Cet itinéraire retrace la formidable progression des troupes américaines depuis le centre du Cotentin jusqu'au sud, à Avranches. Elle est plus particulièrement centrée sur l'opération Cobra, menée par le général américain Patton et qui ouvrait le front sur l'ouest, contournant ainsi les troupes allemandes en Normandie par le sud et préparant la prise en tenaille dans la poche de Falaise.
Ce parcours est sans doute moins riche que d'autres en vestiges historiques mais les nombreuses villes reconstruites témoignent de la violence des combats et incitent à se remémorer avec précision, sur les lieux mêmes, les batailles et les souffrances.
Merci à la Canopé de l'académie de Caen pour la mise à disposition de cet itinéraire.
209 km
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max. 175 m
min. 2 m
2208 m
-2127 m
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Profil altimétrique | ||||||||||
Au sommet de la montagne du Roule, se dresse ce fort du Second Empire d’où l’on découvre le plus beau panorama sur la rade de Cherbourg. En savoir plus sur le musée : www.normandie-tourisme.fr/pcu/musee-de-la-liberation/cherbourg-octeville/fiche-PCUNOR050FS000W9-1.html
Libéré le 17 juin 1944 par une division de la 1ère armée américaine du général Bradley, après une féroce bataille de retardement de la Wehrmacht, le village est en partie reconstruit. Le cimetière allemand comprend 10 152 tombes. Inauguré le 20 septembre 1961, il témoigne de la dureté des opérations militaires de la libération de Cherbourg et de Valognes.
Le village fut libéré le 16 juin après de durs combats et l'église fut épargnée. Il a été reconstruit. La mairie abrite un musée dédié à la mémoire du général Patton. À quatre kilomètres de Néhou, un champ du souvenir marque le lieu où le général Patton installa son QG “officieux” pour la 3e armée encore embryonnaire. De ce QG, il dirigea, du début juillet au début août, l'offensive Cobra et les opérations de libération du Sud-Manche.
Après la prise de Cherbourg, l'armée américaine se réorganise et se regroupe vers l'ouest. Une grande offensive est lancée le 3 juillet et, une fois le front enfoncé, la 3e armée du général Patton s'engage au sud vers Avranches et la Bretagne. L'offensive met en mouvement 150 000 GI's vers La Haye-du-Puits et Saint-Lô.
Sur le flanc ouest du mont Castre, le donjon du Plessis-Lastelle est accessible. II permet de comprendre les difficultés du terrain : marais et tourbières dominés par des buttes stratégiques. Ce donjon est le vestige d'une forteresse médiévale détruite en 1047 par Guillaume le Conquérant réprimant la révolte des barons du Cotentin. Un monument dédié au 72e bataillon de chars a été réalisé en 1986 par les habitants eux-mêmes. Une stèle est érigée en mémoire des Américains de la 90e division US qui se sont sacrifiés pour défendre cette commune.
Comme Périers plus au sud, la ville de Lessay fut détruite au cours des combats de juillet 1944.
L'abbaye en était le joyau. Atteinte par les bombardements des 7 et 8 juin, l'église abbatiale s'écroule sous l'explosion de 25 mines antichars posées par les Allemands.
Après un mois de guerre de position, l'armée américaine devait transformer la guerre des haies en guerre de mouvement vers le sud. De nombreuses villes vont être prises dans cette tourmente. Cette offensive portait le nom d'opération Cobra. Elle se déroula à partir de la route Saint-Lô - Périers et permit d'atteindre Avranches en six jours. La division Panzer Lehr occupe le terrain et l'aviation américaine écrase ce front en déversant un tapis de 5 000 tonnes de bombes avec 2 000 avions sur les blindés et les parachutistes allemands.
Autre ville martyre de la bataille de Normandie, Périers est pratiquement remodelée. Sa libération n'aura lieu que le 27 juillet car les Allemands, utilisant au mieux la zone marécageuse inondable de la Sève, avaient rendu ce carrefour routier presque imprenable. Ce secteur qualifié d'isthme ne permettait donc pas de manœuvres et contraignait à des affrontements frontaux. Le général Collins du Vlle corps de la 1ère armée se heurte aux éléments de la 2e Panzer Division SS Das Reich et de la 17e Grenadier Division SS et abandonne finalement le projet de “casser” le verrou de Périers. 130 victimes civiles sont à déplorer. Une plaque commémorative sur le monument aux morts de la ville évoque les pertes militaires de la 90e division US du Vlle corps.
Cette commune située à l'est de Périers, sur la route de Carentan, connut de terribles affrontements : le 5 juillet, la 83e DI perdait 1 450 hommes pour une progression de 200 mètres et la capture de 6 prisonniers.
Situé entre Marigny et La Chapelle-Enjuger, il symbolise la dureté des combats de cette percée décisive et tardive. 11 169 Allemands y sont inhumés. Par son austérité, il rappelle le cimetière de La Cambe. En savoir plus sur le cimetière : www.normandie-tourisme.fr/pcu/cimetiere-militaire-allemand/la-chapelle-enjuger/fiche-PCUNOR050FS00081-1.html
Au cœur de la bataille, le village a été totalement détruit par les bombardements du 25 juillet. Une plaque fixée sur l’église reconstruite commémore cet événement.
Ne pouvant forcer la résistance de l'armée allemande qui bloquait l'avance des Alliés, le général Bradley décide de recourir au carpet bombing et fait déverser par l'aviation un véritable tapis de bombes sur les lignes ennemies afin de permettre au général J. Lawton-Collins de percer le front du 84e Korps de von Choltitz.
Autre village durement touché par les bombardements, il fut libéré par la 4e DB US le 28 juillet. L'opération Cobra avait pour but de couper l'armée allemande de la Bretagne et d'empêcher son repli ; ceci nécessitait une logistique considérable qui permit les succès ultérieurs grâce à cet axe routier vital de Périers à Coutances.
Comme Lengronne au sud, Coutances, bombardée les 6, 7 et 14 juin et libérée le 28 juillet, fermait au nord la poche de Roncey. Lorsque la 4e DB américaine pénétra dans Coutances le 30 juillet, les Allemands s'étaient déjà repliés mais avaient posé des quantités de mines. Détruite aux troisquarts, la ville a cependant gardé sa magnifique cathédrale, l'église Saint-Pierre et quelques édifices de la période classique, comme le musée Quesnel-Morinière. La cité qui a gardé une fonction importante (siège épiscopal, tribunal) a su, dans une reconstruction réussie, harmoniser les vestiges anciens et l'architecture de l'après-guerre. En quittant Coutances pour Roncey, on doit prendre conscience que la résistance opposée par l'armée allemande a créé un point de fixation qui a coûté quatre semaines de retard dans la mise en oeuvre de la percée d'Avranches. En savoir plus sur Coutances : www.normandie-tourisme.fr/articles/coutances-415-1.html
Les éléments de trois divisions allemandes en repli sont interceptés par l'aviation alliée autour de Roncey les 28 et 29 juillet. 500 véhicules dont 100 blindés sont détruits. De Roncey, point névralgique de résistance de la poche allemande, il ne reste rien. II avait même été question de reconstruire la commune plus loin à l'écart des ruines. Ceci donne une idée de l'âpreté des combats qui permirent aux soldats américains de Collins d'encercler les 2 700 hommes de la 2e division SS allemande au cours de ces deux jours. Le dernier saillant allemand dans la ligne de front US se trouvait ainsi éliminé. Les pertes de l'ennemi en hommes et en matériel furent considérables.
Ce carrefour routier très important (routes de Saint-Lô à Granville et de Coutances à Avranches) fut contrôlé le soir du 29 juillet.
Le franchissement de la Sienne qui suivit ouvrait largement la route vers Avranches ; les 2e et 3e divisions blindées se sont bousculées sur ce nœud routier, suite à des difficultés de coordination entre certains généraux.
Cette ville est libérée le 30 juillet par la 3e armée. La construction rapide de ponts Bailey permet aux Américains de pallier les destructions massives des Allemands et celles de leurs propres bombardements. L'avance américaine, depuis Coutances, a tout d'une ruée triomphale que le promontoire d'Avranches va de nouveau retarder.
Libérée, difficilement, les 30 et 31 juillet 1944 par la 4e DB du général Doger, Avranches a considérablement souffert des bombardements. Sa situation sur un promontoire rocheux en faisait, pour les Allemands, un lieu à défendre coûte que coûte et, pour les Américains, un verrou à faire sauter le plus vite possible pour atteindre la Bretagne.